Alors que le coût de l’énergie flambe et que les attentes citoyennes en matière de transition énergétique s’intensifient, une solution émerge : l’autoconsommation collective (ACC). Produire, partager et consommer localement son électricité devient non seulement possible, mais aussi stratégique pour les collectivités et les professionnels. Ce guide complet vous montre comment faire de votre territoire un acteur de l’énergie locale.
Comprendre l’autoconsommation collective
Contrairement à l’autoconsommation individuelle, qui concerne un seul consommateur utilisant sa propre production photovoltaïque, l’ACC repose sur un partage entre plusieurs acteurs – particuliers, entreprises ou collectivités – situés à proximité. Ce modèle est légalement encadré depuis 2015 et fonctionnel depuis 2018. En 2024, on comptait 698 projets actifs, rassemblant près de 8 350 participants.
L’objectif est double : optimiser l’usage de l’électricité produite localement et rendre l’énergie plus accessible et stable en prix pour les consommateurs.
Pourquoi lancer un projet d’autoconsommation collective ?
Une opportunité économique et sociale
L’ACC permet de fixer le prix de vente de l’énergie localement, déconnecté des fluctuations des marchés mondiaux. C’est un bouclier tarifaire qui offre visibilité et équilibre aux producteurs comme aux consommateurs.
Les collectivités peuvent réduire les factures de plusieurs bâtiments en mutualisant la production, tandis que les ACC ouvertes bénéficient aux riverains, entreprises et acteurs économiques locaux.
Une démarche pour la transition énergétique
C’est également une dynamique de territoire : on favorise les circuits courts de l’énergie, on crée du lien entre les parties prenantes et on sensibilise à la maîtrise de la demande énergétique. L’ACC est un formidable outil de réappropriation locale de l’énergie.
Quels sont les modèles d’ACC ?
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ACC patrimoniale : une collectivité produit et consomme sur ses propres bâtiments.
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ACC ouverte : des producteurs locaux vendent leur énergie à des consommateurs divers (citoyens, entreprises, équipements publics).
Qui sont les acteurs impliqués ?
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Le producteur (collectivité, coopérative, entreprise)
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Les consommateurs locaux
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La Personne Morale Organisatrice (PMO), interface entre participants et Enedis
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Le GRD (souvent Enedis), qui répartit l’énergie produite
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Le fournisseur d’électricité (pour le complément)
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L’agrégateur de surplus (facultatif)
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Une plateforme de gestion type Elocoop
Combien ça coûte ? Comment financer ?
Les coûts d’un projet ACC se répartissent entre :
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Études et AMO
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Fourniture et pose (CAPEX)
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Maintenance, gestion, assurance (OPEX)
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Frais juridiques et de communication
Des aides existent en phase d’étude (régions, ADEME) ou pour l’investissement (régions, Banque des Territoires). Des modèles de tiers investissement permettent aussi de limiter l’apport initial.
Comment monter son projet ? Les étapes
- Identification du potentiel (toitures, parkings, friches)
- Etude de faisabilité (technique, énergétique, économique)
- Choix de la gouvernance et modèle juridique
- Montage technique et financier
- Contractualisation entre les parties
- Mise en service et exploitation
L’outillage logiciel (type Elocoop) permet un suivi précis des flux et facilite la facturation.
Exemple concret : Portet-sur-Garonne
L’ACC réduit la part variable des factures (kWh consommés localement), mais pas totalement les frais de réseau (TURPE). La facture devient plus lisible, et les usagers sont encouragés à ajuster leur consommation en fonction de la production locale.
L’impact sur la facture et la consommation
Cette commune a lancé une ACC avec Enercoop. Résultat :
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18 k€ d’économies annuelles pour les bâtiments communaux
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30 k€ pour l’agglomération
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Retour sur investissement estimé en 7 ans
Pourquoi utiliser une plateforme de gestion ?
Elocoop permet :
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Suivi de production et consommation
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Facturation automatique
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Gestion de la répartition
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Visualisation des flux
Accessible à tous les participants, elle est indispensable pour une opération efficace.